Bras de fer entre les pros et les opposants au TTIP et au CETA

20 septembre 2016 (Modifié le 17 juillet 2018) Citoyenneté, Justice & Aide à la jeunesse

Une manifestation de grande envergure est organisée cet après-midi à Bruxelles contre le TTIP et le CETA. Certains, comme le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, plaident pour ces accords, alors que d’autres organisations de tout bord en Belgique et partout ailleurs s’insurgent contre ces derniers. Petite mise au point.

TTIP, CETA, c’est quoi ?

Plusieurs dénominations désignent le projet de grand marché transatlantique, dont l’un devrait être signé avec les États-Unis (TTIP), l’autre avec le Canada (CETA).

Le TTIP est l’acronyme de Transatlantic Trade and Investment Partnership. On utilise parfois son équivalent francophone (le PTCI ou Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement).

Le CETA est l’acronyme de Canada-EU Trade Agreement (ou AECG, Accord Economique et Commercial Global).

Quelle est l’idée de ces accords ?

L’idée est principalement de libéraliser davantage encore les échanges commerciaux entre les États-Unis et L’Union Européenne (ou entre le Canada et l’UE) en démantelant les droits de douane et en s’attaquant aux droits de régulation. Les économies européennes et américaines (ou canadiennes) seraient ainsi dans le même bateau face aux multinationales, qui auraient les pleins pouvoirs.

Pourquoi tant de bruit autour de ces accords ?

Il est reproché principalement à ces accords d’être menés dans la plus grande confidentialité, sans consultation du peuple, entre une poignée de négociateurs, experts non-élus et des lobbyistes invités. Il n’y a donc aucun contrôle possible de la part des parlementaires européens.

Si ces accords sont conclus, cela voudrait signifier que les Etats abandonneraient leur souveraineté au profit d’un pouvoir accru des multinationales. Les règles et législations émises par les instances nationales devraient donc être alignées (vers le bas) pour favoriser au maximum la libéralisation et la dérégulation.

Ceci veut dire aussi que ces instances seraient privées de pouvoir de décision, et les populations de tout moyen de contrôle démocratique.

En se plaçant au-dessus des lois nationales, c’est une vaste opération de destruction de la souveraineté juridique des États qui serait mise en place par le commerce international.