Des publicités sur ton téléphone, pour le pire et le meilleur

1 décembre 2017 (Modifié le 18 décembre 2020) Qualité de vie

Cette année a marqué un tournant dans la publicité : le marché mobile et digital est devenu le premier investissement des publicitaires. Un moyen de te cibler davantage quand on sait que tu passes en moyenne deux heures par jour sur ton téléphone… et surtout, de mieux te connaitre. Evolution ou révolution ?

Avec Internet, les publicitaires ont appris à mieux cerner nos habitudes. Avant, une marque payait très cher une chaine télé pour diffuser son spot en fonction du public. Aujourd’hui, elle indique à la plateforme numérique le profil du public qu’elle veut cibler et en paye le tarif.
Autrement dit, un pub de voiture qui passe au moment de The Voice ne va pas te parler, en tant que jeune, qui n’a ni le permis ni l’argent pour en acheter une. Par contre, la publicité du dernier snack affichée sur ton compte Snapchat, si. Surtout, après avoir écrit à tes amis que tu voulais manger un bout et que le snack en question se trouve à deux pas de là où tu habites. Tout ça parce que Snapchat, en connaissant ses utilisateurs, peut te proposer une publicité individualisée en fonction de ton profil.

Acheter mieux ou plus?

De fait, les réseaux sociaux, derrière la logique de gratuité, monétisent les données de ses utilisateurs comme système économique. Rien n’est laissé au hasard, chaque compte est personnalisé. Avec ce nouveau système: achètes-tu mieux ou plus ? D’un côté, tu n’achètes que ce qui t’intéresse via les publicités qui se focalisent sur tes recherches, mais de l’autre, tu serais peut-être tenté d’acheter davantage de produits… Les publicités proposent des produits similaires à ce que tu as acheté et que tu apprécies habituellement. Pour le moment, aucune étude n’indique l’une ou l’autre tendance.

Une info ” à la carte “

Le profilage peut aller plus loin que la consommation pure et simple. Au-delà de l’espace publicitaire connu, de nouveaux espaces de diffusion sont alloués aux investisseurs tels que les messages, les lieux de diffusion personnels, les filtres… Prenons Facebook, les algorithmes du mur d’actualité sélectionnent parmi les différentes publications celles qui t’intéressent, y compris celles sponsorisées. Par exemple, tu es dans un groupe nommé ” le top des séjours en tente ” et cherches dans un moteur de recherche le meilleur sac de couchage, tu verras principalement les discussions sur les sacs de couchage dans ce groupe.
Un pas plus loin. Si les données récoltées par les mails, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche… indiquent que tu n’es pas bien moralement et que tu es ciblé comme quelqu’un qui a besoin de vacances ou qui consomme du chocolat en cas de coup bas, tu pourrais bien recevoir une publicité pour des billets d’avion bon marché ou une réduction à l’achat de 5 kg de chocolat. Pareil pour les campagnes politiques. Si tu es indécis(e) pour les prochaines élections et que, par ailleurs, tu as cliqué sur une ONG pour aider les enfants pauvres, tu as lu le manifeste pour soutenir les sans-papiers à Bruxelles et as signé une pétition pour sauver les ours polaires, tu seras profilé de gauche. Des publicités politiques de partis de gauche te seront alors suggérées.

Transparence du système publicitaire

Au final, l’important c’est surtout de comprendre le système global de la publicité en ligne et de ses enjeux. Il faut avoir un esprit critique sur sa propre consommation et sur les publicités qui s’offrent à nous. Quel est le lien entre publicités et médias d’information? Quel est leur contrat? Est-ce transparent pour toi? Pourquoi cette pub apparait sous tes yeux? C’est ce genre de questions que tu dois te poser pour effectuer des actes réfléchis.

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