Envie d’être… éducateur de rue

31 mars 2017 (Modifié le 29 août 2018) Envie d'être ...

Découvre l’interview de Fabien, 33 ans, éducateur de ruedans un service de prévention d’une administration communale.

 

En quoi consiste votre profession?

Il y a deux volets dans mon travail : celui au service des citoyens et celui vis-à-vis de l’administration communale.
En ce qui concerne les habitants de la commune, je suis un intervenant direct: je les rencontre régulièrement. Mes actions sont diversifiées. Je peux, par exemple, aider une famille dans une situation de crise, organiser et encadrer des activités pour les jeunes, proposer une écoute et un accompagnement de jeunes en décrochage, etc.
Ma présence dans la rue me permet également d’entrer en contact avec des jeunes qui ne viennent pas chercher de l’aide, je peux ainsi les orienter vers certains partenaires privilégiés si nécessaire. Avec mes collègues, nous essayons de répondre le plus possible aux demandes des jeunes.
En ce qui concerne l’administration, je représente un relais entre la population et les services communaux.

Comment êtes-vous devenu éducateur de rue?

Assez simplement… J’ai toujours aimé être en contact direct avec les gens, les accompagner et les aider à prendre en charge leurs difficultés. Les études d’éducateur spécialisé m’ont parues être une évidence. A la sortie des études, le service de prévention de la commune offrait un poste d’éducateur de rue. J’ai postulé mais je ne savais pas vraiment en quoi consistait cette facette du métier d’éducateur. C’est le profil de l’emploi qui m’a détaillé les missions spécifiques. L’éducateur de rue travaille avec toute personne sur l’espace public qui nécessite un travail social de première ligne. Dès mon entrée en fonction, j’ai été amené à travailler avec un public en situation de rupture (scolaire, familiale, sans papier, phénomène de bandes, etc.). Nous nous sommes implantés dans les quartiers, sommes devenus proches des habitants et pouvons travailler sur cette base.

Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre métier?

Les points positifs et négatifs sont nombreux ! 😉 J’apprécie la diversité des actions : travail de rue, accompagnement, suivi de projets, mise en place et encadrement d’activités diverses… Mon travail me permet de créer des partenariats, les forces de chacun sont rassemblées dans un même but. La complémentarité des services est un atout du travail de rue. Un des inconvénients que j’observe régulièrement, c’est que le travail avec les jeunes et les familles se fait dans l’urgence. En effet, les familles nous interpellent ou nous interpellons les familles lorsqu’un problème est relevé, il faut souvent agir dans la crise…
Le fait de travailler pour une administration communale est un point positif et négatif à la fois. Les observations du travail de rue peuvent être relayées aux pouvoirs communaux et cela permet de trouver des ‘solutions’ pour l’ensemble du territoire. Par contre, l’administration impose un certain nombre de procédures dans le travail, ce qui freine parfois les actions.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui se lancerait dans ce métier?

Le travail de rue demande une certaine résistance au stress, une capacité à s’adapter, une réactivité à l’imprévu et une certaine flexibilité dans les horaires. Je pense qu’un jeune qui commence dans le métier doit en être conscient. Le métier est très riche et passionnant.

Plus encore…

L’éducateur de rue est un travailleur social. Il est amené à aider une personne ou un groupe en difficulté sociale (problème scolaire, familial, de papiers, de toxicomanie, de délinquance etc.). Cet intervenant est ancré dans un quartier et va aborder les problématiques au départ de l’espace public. Les problèmes mis en évidence ne sont souvent pas pris en charge par les structures traditionnelles.
La profession d’éducateur de rue peut être assumée par divers travailleurs du secteur social : éducateurs, assistant social, psychologue…
Une formation spécifique peut également être envisagée. Une formation continue en travail social de rue est possible.
Pour plus d’infos: www.inforjeunes.be

 

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