Les jeunes dans la presse: constats et bonnes pratiques

2 octobre 2015 (Modifié le 24 août 2018) Divers

Depuis toujours, les médias jouent un rôle dans l’image des jeunes renvoyée au grand public. Ces jeunes qui ont l’impression d’être oubliés par les journaux ou d’y être représentés négativement. Dans cette optique, l’Association des Journalistes professionnels (AJP) a réalisé une étude sur le sujet et un guide de bonnes pratiques pour contrer les stéréotypes.

Voyons ce qu’il en ressort et quels enseignements en tirer.

Des résultats qui donnent lieu à un constat :

“L’image des jeunes dans les quotidiens fait l’impasse sur leur engagement dans la société, à l’école ou au travail. Ils sont généralement présentés comme sportifs, délinquants ou victimes”.

Vous avez dit « jeunes » ? Quels jeunes ?

Première question légitime, parle-t-on des jeunes dans la presse ? Oui, 46% des personnes présentes dans les journaux ont moins de 30 ans mais ces résultats sont à nuancer toutefois car on fait très peu mention des ados et des enfants (<18 ans) et l’égalité hommes-femmes est loin d’être respectée puisque 70% des articles mettent en avant le sexe masculin.

Ce dernier point se justifie par deux constats : l’importante représentativité des jeunes dans les articles sportifs (un jeune sur 2) et la préférence de la presse à couvrir des sports « dits » masculins (foot, basket…) plutôt que les sports « dits » féminins.

Côté activité, les journaux font la part belle aux jeunes travailleurs plutôt qu’aux étudiants ou aux chômeurs.

Les jeunes s’expriment-ils dans les médias ?

Si la presse parle des jeunes, elle ne leur donne en revanche que très peu la parole. Moins d’un jeune sur cinq s’exprime dans les journaux et il s’agit surtout de jeunes adultes (19 à 30 ans). De plus, malgré la forte représentation des catégories de jeunes plus âgés, ceux-ci sont très peu sollicités pour leurs convictions, leur position de porte-parole ou en qualité d’experts.

Positif ou négatif : comment parle-t-on des jeunes ?

Sur ce point, les résultats du baromètre sont interpellants, puisqu’on constate que les journaux renvoient une image négative dans plus de la moitié des cas. Ce constat est d’autant plus vrai pour les enfants et les ados respectivement dépeints comme « victimes » ou comme « délinquants ». Heureusement, la tendance s’inverse pour les jeunes adultes mis en avant pour leurs diverses réussites, surtout sportives.

Qu’il s’agisse d’âge, d’origine ou de sexe … en matière de représentativité des jeunes dans la presse, des efforts restent encore à fournir de la part des journalistes. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on regarde à la diversité dans la presse en général. Nous sommes face à une sous-représentation des mineurs, ils ont peu l’occasion de s’exprimer directement et lorsqu’ils sont renseignés, c’est très souvent de manière négative.

Quelques bonnes pratiques à épingler

L’AJP a répertorié quelques bonnes pratiques pour que les jeunes découvrent le monde de la presse et que les journalistes puissent déconstruire les stéréotypes sur les jeunes. Par exemple, les JFB (journaux francophones belges) ont mis en place, il y a plus de 20 ans, « une grande opération permettant aux écoles de recevoir gratuitement les quotidiens en classe : « Ouvrir mon quotidien » ». Le « JEF, le magazine du Conseil de la Jeunesse », est également une belle initiative puisqu’il est réalisé en partie par le comité du Conseil mais aussi par des jeunes volontaires. Et l’équipe est toujours à la recherche de jeunes motivés pour la rédaction des articles… D’autres bonnes pratiques sont à retrouver dans le document de l’AJP : http://www.ajp.be/telechargements/diversite/bonnespratiques.pdf

 

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